La united fruit Co.
Cuando sono la trompeta Lorsque la trompette sonna
Estuvo todo preparado en la tierra Tout était déjà prêt sur terre.
Y jehova repartio el mundo Jéhovah répartit le monde
a Coca Cola Inc anaconda Entre Coca Cola, Anaconda,
Ford Motors y otras entidades Ford Motors et autres cartels :
La compania frutera Inc. La Compania Frutera
Se reservo lo mas jugoso Se réserva le plus juteux,
La costa central de mi tierra Le centre côtier de ma terre,
La dulce cintura de America La douce hanche américaine.
Bautizo de nuevo sus tierras Elle rebaptisa ses terres
Como Republicas bananas En “Républiques bananières”
…
Vegetaciones – Végétations
A las tierras sin nombres y sin números bajaba el viento desde otros dominios, traía la lluvia hilos celestes y el Dios de los altares impregnados de volvía las flores y las vidas. En la fertilidad, crecía el tiempo. El jacarandá elevaba espuma Hecha de resplandores transmarinos. La araucaria de lanzas erizadas Era la magnitud contra la nieve. El primordial árbol caoba, desde su copa destilaba sangre; Y al sur de los alerces, El árbol trueno, el árbol rojo, el árbol de la espina, El árbol madre, el ceibo bermellón, El árbol caucho, Eran volumen terrenal, sonido, Eran territoriales existencias. Un nuevo aroma propagado Llenaba, por los intersticios de la tierra, Las respiraciones convertidas en humo y fragancia: El tabaco silvestre alzaba su rosal de aire imaginario. A las tierras sin nombres… |
Sur les terres sans noms et sans chiffres le vent d’autres domaines descendait, la pluie apportait des cordons célestes et le dieu des autels spongieux restituait les fleurs et les vies. Dans la fertilité, le temps croissait. Le jacaranda s’élevait en une écume de chatoiements bleu marine. L’araucaria et ses lances hérissées était la majesté contre la neige. L’arbre primordial : l’acajou, distillait du sang du haut de ses branches ; Et au Sud des mélèzes, l’arbre tonnerre, l’arbre rouge, l’arbre épineux, l’arbre matrice, le flamboyant vermillon, l’arbre à caoutchouc, étaient volume terrestre, étaient son, existences territoriales. Un nouveau parfum propagé emplissait, par les interstices de la terre, haleines et souffles mués en arôme et fumée : le tabac sauvage dressait son rosier d’air imaginaire. Sur les terres sans noms… |
Algunas bestias – Quelques animaux
Era el crepusculo de la iguana. Desde la arcoirisada cresteria su lengua como un dardo se hundia en la verdura, el hormiguero monacal pisaba con melodioso pie la selva, el guanaco fino como el oxigeno en las anchas alturas pardas iba calzando botas de oro mientras la llama abria candidos ojos en la delicadeza del mundo lleno de rocio. Los monos trenzaban un hilo interminablemente erotico en las riberas de l’aurora, derribando muros de polen y espantando el vuelo violeta de las mariposas de Muzo.Era la noche de los caimanes, la noche pura y pululante de hocicos saliendo del legamo, y de las cienagas sonolientas un ruido opaco de armaduras volvia al origen terrestre. El jaguar tocaba las hojas con su ausencia fosforescente, el puma corre en el ramaje como el fuego devorador, mientras arden en el los ojos alcoholicos de la selva.Los tejones rascan los pies del rio, husmean el nido cuya delicia palpitante atacaran con dientes rojos. Y en el fondo del agua magna como el circulo de la tierra, esta la gigante anaconda cubierta de barros rituales, devoradora y religiosa |
C’était le crépuscule de l’iguane. De sa crête arc en ciel Sa langue tel un dard S’enfonçait dans la verdure, Le moine fourmilier foulait D’un pied mélodieux la forêt, Le guanaco fin comme l’oxygène Dans les hauts espaces grisâtres Chaussait des bottes d’or Tandis que le lama ouvrait des yeux candides Sur la délicatesse du monde couvert de rosée. Les singes tressaient un fil érotique Interminable Sur les rivages de l’aurore, Abattant des murs de pollen Et effrayant le vol violet des papillons de Boyaca.C’était la nuit des caïmans, La nuit limpide où pullulaient Les mâchoires hors de la vase, Et du sommeil des marécages Refluait un bruit sourd d’armures Vers l’origine de la terre. Le jaguar effleure les feuilles De son absence phosphorescente, Le puma court dans les branchages Comme le feu dévorateur, Dans ses yeux flambe L’alcoolisme de la forêt.Les blaireaux grattent les pieds du fleuve, Ils hument, reniflent le nid Et son délice palpitant Que leurs dents rouges attaqueront. Et au fond de l’eau majestueuse, voici le cercle de la terre, l’anaconda géant tout écaillé de boues rituelles, dévorateur et religieux. |
A mi partido – A mon parti
Me has dado la fraternidad hacia el que no conozco. Me has agregado la fuerza de todos los que viven. Me has vuelto a dar la patria como en un nacimiento. Me has dado la libertad que no tiene el solitario. Me enseñaste a encender la bondad, como el fuego. Me diste la rectitud que necesita el árbol. Me enseñaste a ver la unidad y la diferencia de los hombres. Me mostraste cómo el dolor de un ser ha muerto en la victoria de todos. Me enseñaste a dormir en las camas duras de mis hermanos. Me hiciste construir sobre la realidad como sobre una roca… |
Tu m’as donné la fraternité envers celui que je ne connais pas. Tu as ajouté à mon corps la force de tous ceux qui vivent. Tu m’as redonné la patrie comme par une autre naissance. Tu m’as donné la liberté que ne possède pas le solitaire. Tu m’as appris à allumer, comme un feu, la bonté Tu m’as donné la rectitude qu’il faut à l’arbre. Tu m’as appris à voir l’unité et la variété de l’homme. Tu m’as montré comment la douleur de l’individu meurt avec la victoire de tous. Tu m’as appris à dormir dans les durs lits de mes frères. Tu m’as fait bâtir sur la réalité comme on construit sur une roche… |
America insurrecta – L’Amérique insurgée
Nuestra tierra, ancha tierra, soledades, se pobló de rumores, brazos, bocas; Una callada sílaba iba ardiendo, congregando la rosa clandestina, hasta que las praderas trepidaron cubiertas de metales y galopes. Fue dura la verdad como un arado. |
Notre terre, vaste terre, solitudes, se peupla de rumeurs, de bras, de bouches. Une syllabe muette qui brûlait y rassemblait la rose clandestine, jusqu’au jour où les prairies trépidèrent, couvertes de métaux et de galops. La vérité fut dure comme une charrue. |
Rompió la tierra, estableció el deseo. hundió sus propagandas germinales y nació en la secreta primavera. Fue callada su flor, fue rechazada su reunión de luz, fue combatida la levadura colectiva, el beso de las banderas escondidas, pero surgió rompiendo las paredes, apartando las cárceles del suelo. |
Elle rompit la terre, établit le désir, enfouit ses propagandes germinales et naquit durant le printemps secret. Sa fleur fut silencieuse ; repoussée sa gerbe de lumière, combattus le levain collectif, le baiser des drapeaux cachés, mais elle surgit, lézardant les murs, écartant les geôles du sol. |
El pueblo oscuro fue su copa, recibió la substancia rechazada, la propagó en los límites marítimos, la machacó en morteros indomables. Y salió con las páginas golpeadas y con la primavera en el camino. Hora de ayer, hora de mediodía, hora de hoy otra vez, hora esperada entre el minuto muerto y el que nace, en la erizada edad de la mentira. |
Et le peuple obscur fut sa coupe, il reçut la substance refoulée, la propagea jusqu’aux limites de la mer, il la pila dans des mortiers irréductibles. Et il sortit avec ses pages martelées et avec le printemps sur le chemin. Heure d’hier, heure méridienne, heure à nouveau d’aujourd’hui, heure attendue entre la minute morte et celle qui naît à l’âge hérissé du mensonge. |
Patria, naciste de los leñadores, de hijos sin bautizar, de carpinteros, de los que dieron como un ave extraña una gota de sangre voladora, y hoy nacerás de nuevo duramente, desde donde el traidor y el carcelero te creen para siempre sumergida. |
Patrie, tu fus engendrée par les bûcherons, par les enfants non baptisés, les charpentiers, par ceux-là qui donnèrent, tel un oiseau étrange, une goutte de sang ailé, et aujourd’hui tu vas renaître durement, de ce lieu où le renégat et le geôlier te croient à jamais submergée. |
Hoy nacerás del pueblo como entonces. Hoy saldrás del carbón y del rocío Hoy llegarás a sacudir las puertas con manos maltratadas, con pedazos de alma sobreviviente, con racimos de miradas que no extinguió la muerte, con herramientas hurañas armadas bajo los harapos. |
Aujourd’hui comme alors, tu vas renaître du peuple. Tu vas sortir du charbon, de la rosée. Tu vas venir secouer les portes avec de mains meurtries, des bribes d’âme survivante, des grappes de regards que la mort n’a pas éteintes, avec aussi de durs outils armés sous les haillons. |
Los libertadores – Les libérateurs
Aquí viene el árbol, el árbol de la tormenta, el árbol del pueblo. De la tierra suben sus heroes como las hojas por la savia, y el viento estrella los follajes de muchedumbre rumorosa, hasta que cae la semilla del pan otra vez a la tierra. Aquí viene el árbol, el árbol nutrido por muertos desnudos, muertos azotados y heridos, muertos de rostros imposibles, empalados sobre una lanza, desmenuzados en la hoguera, decapitados por el hacha, descuartizados a caballo, crucificados en la iglesia. |
Voici venir l’arbre, c’est l’arbre de l’orage, l’arbre du peuple. Ses héros montent de la terre comme les feuilles par la sève, et le vent casse les feuillages de la multitude grondante, alors la semence du pain retombe enfin dans le sillon. Voici venir l’arbre, c’est l’arbre nourri par des cadavres nus, des morts fouettés et estropiés, des morts aux visages troublants empalés au bout d’une lance, recroquevillés dans les flammes, décapités à coups de hache, écartelés par les chevaux ou crucifiés dans les églises. |
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